Après le satellite, puis le câble, la télévision terrestre passe à son tour au numérique. C'est le gros chantier de ces deux prochaines années. Dans certains pays, c'est déjà chose faite. En France, cela se précises, mai il reste encore beaucoup d'inconnues.
Comme sur le câble et le satellite, il est possible de diffuser un multiplex de plusieurs chaînes numérique sur une fréquence, au lieu d'une seul en analogique. A raison de 5 ou 6 chaînes par fréquence disponible , une antenne classique (extérieur ou intérieure) permet donc de capter une bonne trentaines de chaînes numériques, au lieu des 6 actuelles. Le passage au numérique terrestre n'est plus un vague projet, depuis le 1 Août dernier, date à laquelle la nouvel loi sur l'audiovisuel a été promulguée. Cette loi donne, en effet, un statut officiel au numérique hertzien, ou plus correctement, la télévision numérique terrestre ( TVNT ).
L'ouverture des premiers canaux est prévue fin 2001 et le lancement commercial de la TVNT, mi-2002, dans certaines régions seulement. La couverture nationale se fera progressivement et la fin de la traditionnelle diffusion analogique en Secam est planifiée à l'horizon 2010 - 2012 .
En Espagne, en Grande-Bretagne, en Suède, le numérique terrestre est déjà en service commercial. En France, une expérimentation a lieu en Bretagne, depuis avril 1999, sur les émetteur TDF de Fougères, Lorient, Rennes et Vannes.
Non, mais on devra acheter un terminal numérique ( comme ceux du câble ou du satellite) et le raccorder par cordon péritel. Des téléviseurs avec numérique intégré seront en vente dans les magasins. En principe, on n'aura pas à changer d'antenne.
Pour partie, sûrement, mais il y aura des canaux en clair, notamment la duplication en numérique des 6 chaînes actuelles et certains projets du service public. Au risque de voir la redevance augmenter, comme en Grande-Bretagne.
Le nombre de canaux attribués à Arte est encore incertain, mais certains projets, comme Cinémas du monde, La chaînes Science et Arts et Spectacle, seraient assez avancés.
En plus des déclinaisons Bleu, Jaune et Ver, la future chaîne Cinés+ complèterait l'offre de la chaînes cryptée.
Parmi la dizaine de projets de chaînes du groupe public, le lancement d'une chaîne France 3 par région est le plus ambitieux.Ainsi qu'une chaîne France 2 bis (horaire décalés), d'infos et de reportages, une chaînes de sport qui permettrait de diffuser les images non utilisées sur F2/F3, et une chaîne pour les 15/25 ans.
Le groupe a deux projets de chaînes musicales dérivées de MCM, et souhaite lancer des versions TV de ses magazines <Elle> et <Paris Mach>
La diffusion numérique terrestre (ou hertzienne) utilise le principe classique de la diffusion dans les bandes VHF/UHF, mais ces dernières, au lieu de transporter images ou sons en analogique, les véhiculent après numérisation et compression, selon la norme MPEG-2/DVB-T, T = Terrestre. La norme DVB-T a été élaborée en 1995 par DVB (Digital Video Broadcasting) pour l'Europe.
Le signal numérique sera transmis, tout comme l'analogique, par des émetteurs placés dans toute la France, qui propagent autour d'eux des ondes radio. L'onde elle-même ne transmet pas d'information (elle passe ou ne passe pas) mais en modulant son amplitude et sa fréquence, on lui fait transporter l'information numérique faite de 0 et de 1. Comme toute onde radio, elle peut être perturbée par des échos ou des brouillages, et le téléspectateurs devra orienter correctement son antenne. Mais le signal numérique sera nettement moins vulnérable aux brouillages que le Secam.
Il est appliqué à l'audio (Musicam) et à la vidéo (MPEG2). Il a pour fonction de réduire la quantité d'informations transmises. Le codage vidéo MPEG2 retenu comme norme utilise l'estimation et la compensation de mouvement entre images successives. Le codage audio est réalisé grâce au procédé Musicam qui utilise les propriétés de l'oreille humaine pour permettre de coder uniquement les informations nécessaires.
Les nouvelles techniques numériques (la compression des informations transmises) permettent de diffuser dans un même canal analogique cinq ou six programmes organisés en "multiplex de programmes". (...) Les techniques d'accès conditionnel reposent sur trois niveaux fonctionnels : l'embrouillage et le désembrouillage des signaux, la gestion des signaux de contrôle d'accès et celle des titres d'accès liées aux modes de commercialisation. Cette ressource favorise l'enrichissement de nouvelles offres de services très facilement différentiables qui peuvent être commercialisées par abonnement ou par paiement à la séance.
le principe de la modulation COFDM consiste à répartir l'information sur un grand nombre de porteuses distinctes et orthogonales modulées individuellement. Son principal avantage est son excellent comportement en présence d'échos dus aux réflexions sur des montagnes ou des bâtiments, et qui sont caractéristiques de la diffusion terrestre.
Les réseaux de diffusion numérique terrestre vont utiliser les bandes de fréquences déjà allouées à la télévision analogique. La ressource nécessaire peut être obtenue selon deux voies qui mettent en valeur le potentiel de la modulation COFDM :
- le réseau monofréquence (SFN) : un seul et même canal est utilisé par tous les émetteurs pour couvrir le même territoire.
- le réseau multifréquences (MFN) : il s'agit du principe actuellement utilisé pour les réseaux de diffusion de la télévision analogique. La ressource est alors essentiellement liée à la capacité qu'offre le numérique d'utiliser les canaux adjacents des diffusions analogiques actuelles. C'est sur cette base que la France, comme la plupart des pays européens, prévoit de dégager une ressource d'au moins six canaux pour la nouvelle TVNT.
Concrètement : les 6 canaux analogiques (TF1, F2, F3, C+, La Cinquième/ARTE, M6) offriront en numérique de 30 (6X5) à 36 (6X6) canaux.
TDF est le diffuseur historique de la télévision hertzienne. Mais l'arrivée de la TVNT brisera le monopôle de la diffusion terrestre. D'autres opérateurs pourront en effet contrôler des multiplex. On peut citer Towercast, 3Wave. TDF a déjà acquis une grande expérience dans le domaine de la TVNT. Elle est engagée depuis plusieurs années dans la définition des normes techniques de la TVNT. TDF a également participé aux groupes de travail menées par l'ANFR et le Ministère de l'Industrie. TDF anticipe la mise en production de la TVNT en installant plusieurs plates-formes expérimentales depuis 1998 (Bretagne, Metz...).
TDF participe également en Grande-Bretagne au démarrage de la TVNT. Elle est en effet actionnaire de CTI, opérateur Outre-Manche de diffusion terrestre, et a en charge l'installation et l'exploitation de quatre des six réseaux de de télévision numérique terrestre au Royaume-Uni. Cette participation permet à TDF de tirer les enseignements d'un démarrage commercial à grande échelle.
Le lancement de la TVNT doit impliquer tous les acteurs de l'audiovisuel. L'Etat tout d'abord qui a lancé une vaste concertation avec les professionnels de l'audiovisuel afin de définir ses orientations politiques, depuis le contenu des futurs programmes jusqu'aux types de matériels utilisés pour la réception. Ainsi, les pouvoirs publics ont pu élaborer un cadre juridique afin de réglementer le nouveau PAF . Le CSA, sollicité par les régulateurs des pays étrangers (ITC au Royaume-Uni), a commencé, en collaboration avec TDF, ses travaux de planification de fréquences. Les chaînes participent également au développement de la TVNT, grâce à TDF qui leur permet de tester leurs nouveaux services numériques à travers des expérimentations (Bretagne par exemple). Quant aux industriels, ils travaillent sur ce que sera le futur téléviseur numérique intégré.
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